Le gouvernement a tranché. Dans l'urgence vitale que représente une réforme de l'orthographe, les dirigeants français ont, de manière assez inhumaine convenons-en, congédié sans sommation tous les accents, tréma ou circonflexe.
La FAGACTA (Fédération des Accents Grave, Aigu, Circonflexe, Tréma et Apparentés) crie à l'injustice et se tourne vers la cour européenne des droits de la ponctuation.
Face à cette détresse, notre vallée, terre d'accueil, ne pouvait rester insensible. Le beau geste est venu de sa Capitale, Moûtiers : accueillir des accents réfugiés et leur fournir un endroit ou s'installer.
"Tous ces tréma, circonflexes, et autres accents, lâchement supprimés, que vont-ils devenir ? Moûtiers leur offre l'asile et en hébergera quelques uns sur son propre nom"
C'est donc par oeuvre humanitaire que la ville de Moûtiers a décidé d’accueillir 3 réfugiés orthographiques : un accent grave, un accent aigu et même un tréma ! (pourtant si souvent mal vu)
"Accueillir des accents est presque naturel pour Moûtiers. Depuis des années nous vivons avec un circonflexe sur le (û). Il s'est parfaitement intégré et vit depuis en parfaite harmonie avec le (r) ou même le (s), même si, naturellement, il est plus proche de son voisins le (t)"
Des efforts de réorganisations ont néanmoins du être effectués : le circonflexe du (û) a très gentiment laissé sa place à un accent, en échange de quoi il est ré-installé sur le (ô). Cet effort a été salué unanimement par la confrérie du bécherel même si ce transfert est une avancée hiérarchique auquel il pouvait prétendre, eu égard à son ancienneté.
